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Dr Jean-Claude Métraux

Psychiatre et psychothérapeute d’enfants et d’adolescents

Brief info

Je travaille depuis près de trente ans avec des patient.e.s migrant.e.s : des enfants, des jeunes, des adultes, des couples, des familles. J’ai très vite réalisé que leur santé physique et psychique pâtissait des politiques suisses et européennes (Schengen, Dublin, Frontex) en matière de migration.

Au cours de ces années, en raison de l’allongement de leur voyage, de l’accroissement des périls encourus que du durcissement de nos lois et de la détérioration des conditions d’accueil, leur santé, globalement, n’a cessé de se fragiliser.
Pendant ces trois décennies, j’ai évité autant que possible de prendre position dans le champ politique, pensant que mes actions en tant que thérapeute et enseignant gagneraient ainsi en efficacité, et ceci même si ces actions, dans mes écrits et mes cours notamment, « trahissaient » mon évaluation de la situation sanitaire des requérants d’asile.
Plusieurs fois, j’ai eu l’impression qu’une ligne rouge était en train d’être franchie : cependant je suis demeuré passif… Il a fallu le téléphone de Josiane l’an passé pour légèrement me secouer. Oui, en tant que soignants, en tant que médecins, en tant que citoyens aussi, nous avons notre mot à dire. Et nous sommes probablement mieux placés que quiconque pour signaler les dramatiques conséquences de nos politiques sur la santé des personnes migrantes, et donc plaider pour une inflexion de ces politiques.
Évidemment tous nos confrères / consoeurs ne sont pas d’accord avec ces appréciations, bien souvent d’ailleurs parce qu’ils / elles n’ont guère eu l’occasion de rencontrer des personnes migrantes en situation précaire. Je pense toutefois que n’importe quel médecin, au fait de cette problématique, devrait comprendre et adhérer à notre démarche. Je rêve de centaines, de milliers de médecins signant notre charte, se joignant à nous. A ce moment-là, il serait je crois difficile de ne pas écouter nos voix.

Je sais : je rêve. Mais quel plaisir de rêver ! Surtout lorsque je vois que déjà quarante collègues rêvent avec moi ! Cela a d’ailleurs sur moi un effet thérapeutique : depuis que MASM existe, je me sens moins seul !